Les craintes sur la dette européenne

Publié le : 30 août 20185 mins de lecture

Malgré les nouvelles dégradations de la dette européenne cette semaine de la part des agences de notation américaines, qui ont au passage soulevé un tollé de la part de la BCE et des responsables politiques européens, malgré la hausse des taux attendue de la BCE, l’évolution de l’euro face au dollar et les évolutions des principales autres devises ont été globalement sans surprises particulières.

L’occasion de revenir, comme nous le faisons régulièrement, sur l’état des réserves de change officielles publiées par le FMI. Des données toujours disponibles avec un peu de retard, mais les variations ne sont quoiqu’il en soit pas si importantes pour en avoir besoin en temps réel.

en % DOLLAR EURO YEN LIVRE STERLING FRANC SUISSE
1er trimestre 99 71,1 18,1 6 2,7 0,3
1er trimestre 07 65,1 25,3 2,9 4,4 0,1
1er trimestre 08 62,5 27 3,4 4,7 0,15
1er trimestre 09 65,2 25,8 2,8 4 0,14
1er trimestre 10 61,5 27,2 3,1 4,3 0,12
1er trimestre 11 60,7 26,6 3,8 4,1 0,11

La première constatation que l’on peut faire est que l’euro comme le dollar ont vu leur part diminuer légèrement depuis 1 an. Une variation qu’il faut naturellement considérer au regard du comportement de l’euro face au dollar, mais entre la fin du premier trimestre 2010 et la fin du premier trimestre 2011, malgré une volatilité importante, l’euro n’a globalement pas évolué par rapport au dollar. Ces variations peuvent donc être considérées telles quelles.

La crise de la dette européenne peut naturellement être mise en avant pour expliquer la baisse des réserves en euro, mais en dehors d’un impact sur le second semestre 2010, ces dernières n’ont en fait pas bougé depuis la fin de ce second semestre 2010.

Mais qu’en est-il de la baisse des réserves en dollar ? Après leur nette hausse liée à la crise de 2008/2009, elle est sans doute elle aussi à mettre sur le compte de craintes sur l’endettement et sur la situation budgétaire des Etats-Unis.

Si les réserves en euro et en dollar ont baissé, quels en sont donc les grands bénéficiaires ? Ce n’est pas du côté des réserves en franc suisse ou en livre sterling qu’il faut se tourner, puisque ces deux devises ont également perdu un peu de terrain. Le grand gagnant de notre tableau est en fait le Yen, qui confirme son retour en force après une reprise déjà présente en 2010.

A noter également les réserves des autres monnaies, non représentées dans ce tableau, qui ont elles aussi augmenté sensiblement, tout en restant sur des niveaux limités, puisqu’à peine supérieurs à ceux du Yen.

Si un rééquilibrage mondial prendra du temps, et n’est d’ailleurs pas forcément à l’ordre du jour, il sera intéressant de surveiller dans les prochains mois et prochaines années si cette tendance se confirme, avec celle d’une diminution des réserves en dollars et en euros.

On ne parle plus non plus pour l’instant d’une monnaie commune pour l’Amérique du Sud, ou encore au Moyen Orient. Mais peut être les variations relevées ces derniers mois sont-elle un signe avant-coureur ?

En attendant, les pays émergents continuent de privilégier légèrement l’euro par rapport au dollar, avec une part de réserves déclarées en euros de 27,8% contre 57,8% pour le dollar.

Les dettes souveraines au centre des préoccupations des investisseurs

Cette semaine, les marchés se sont retrouvés pris dans la tourmente de la crise des dettes souveraines. Alors qu’un accord avait été trouvé sur la dette hellénique début juillet, les divergences des dirigeants européens sur un deuxième plan d’aide à la Grèce ont ravivé les tensions sur les marchés. Outre-Atlantique, ce sont les atermoiements au sein du Congrès américain à propos du relèvement du plafond de la dette américaine qui ont pesé sur les marchés. En dégradant les dettes grecques et irlandaises et en émettant des avis négatifs sur la situation de la dette italienne, les agences de notations financières ont mis en lumière le risque systémique du problème du dossier grec.

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